La Valse - 953.11.67
Claudel Camille, Blot Eugène

Il s’agit de l’exemplaire n°17 d’une série devant comprendre 50 tirages en bronze par le fondeur Eugène Blot, et qui fut en fait arrêtée à 25 exemplaires.

L’historique de cette œuvre est assez singulière. Il semble bien que Camille ait commencé à travailler à ce groupe sculpté dès 1889.

L’idée première de la jeune femme est celle de deux danseurs enlacés et nus, qu’elle intitule Les Valseurs. Vraisemblablement satisfaite de son travail, et encouragée par quelques avis d’artistes, au premier rang desquels figure Rodin lui-même, Camille fait une demande officielle auprès du Ministère des Beaux-Arts pour une commande en marbre, au début de l’année 1892.

L’inspecteur Armand Dayot est chargé d’inspecter l’œuvre en question, mais il se montre vivement réticent vis-à-vis de la nudité des danseurs. Il émet en conséquence un rapport argumenté qui souligne les qualités d’exécution du groupe sculpté, mais conseille à l’artiste de couvrir ses personnages des draperies qui permettraient de lever toute équivoque, et de recentrer le sujet autour des effets plastiques induis par le tournoiement de la valse.

Dayot s’est pourtant ouvert de sa perplexité auprès de Rodin, en lui demandant un entretien avant de rendre son rapport. Par courrier, le sculpteur a pris le parti de Camille, en faisant valoir que si la jeune femme avait choisi la nudité, il serait bon de respecter son choix…

Pourtant, Camille s’exécute, et enveloppe le couple d’un virevoltant mouvement d’étoffes qui montent en capuchon jusqu’au-dessus de la tête de la danseuse. Cette version dite « avec voile » est présentée au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts en 1893, après qu’Armand Dayot ait cette fois rendu un rapport beaucoup plus favorable : « Ah ! Ces draperies sont bien frêles. Mlle Claudel a voulu sacrifier le moins de nu possible et elle a eu raison. Mais elles suffisent à voiler les détails trop visiblement réalistes et à indiquer en même temps le caractère du sujet […] ». Si la nudité des deux personnages induisait, aux dires d’Armand Dayot une équivoque sur le thème, il est à noter que l’ambiguïté est levée dès lors que le nu féminin a retrouvé la bienséante parade d’un alibi de vêtement.

Par la suite, l’artiste allège les drapés, au profit d’une simple traîne qui prend naissance à la taille de la danseuse et épouse avec souplesse le mouvement hélicoïdal de cette valse. Le groupe y gagne en grâce, en légèreté, en épure, et c’est cette version sans voile qui passe encore aujourd’hui pour l’une des œuvres maitresses de Camille Claudel.

Elle ouvre en tous cas une ère de réalisations extrêmement personnelles, dégagées de l’influence de Rodin que la sculptrice éloigne de sa vie privée et artistique à partir de 1893. Les années à venir, jusqu’en 1905-1906, sont les plus créatrices de la carrière de Camille.

 

 (Bozier S.)

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h

9, place Gambetta (cœur de ville)

17310 Saint-Pierre-d’Oléron

Ouvert - dimanche : 14h - 18h


Caractéristiques

Numéro d’inventaire
953.11.67
Domaine
sculpture - arts
Dénomination
statuette
Titre
La Valse
Auteur, exécutant
Blot Eugène - fondeur
Lieu de création - d'exécution
Paris (Paris, ville) : Paris, Paris (France, Ville)
Date d'exécution
1905
Siècle ou millénaire
1er quart 20e siècle
Précisions sur la datation
Le bronze de Poitiers a été édité par Eugène Blot en 1905 à partir de l'original (plâtre) créé par Camille Claudel en 1893.
Matière
bronze
Technique
fonte
Dimensions et formes
H. 46,4 ; l. 33 ; P. 19,7
Type d’inscription
signature - numéro
Transcription des inscriptions
C. Claudel 17 (sur la terrasse, à gauche)
Sujet représenté
homme - femme - danse - groupe de figures
Localisation de l'objet
musée Sainte-Croix (Poitiers, bât.)
Propriétaire, type de propriété
Poitiers, propriété de la commune
Mode d'acquisition par le musée, date d'acquisition
legs, 18.10.1961
Service gestionnaire
Musée de la Ville de Poitiers et de la Société des Antiquaires de l'Ouest
Précisions administratives
Bail emphytéotique d'André Brisson à la Ville de Poitiers le 27 juin 1953 ; legs André Brisson à la Ville de Poitiers délivré en avril 1967.
Ancienne appartenance
Blot Eugène
Brisson André
exposition
Chavanne B Gaudichon B 1983 b (Numéro dans le catalogue 27)
Claudel Maillol et Cie Poitiers 2009 (Numéro dans le catalogue 44)
Site internet

Mentions légales

Mention légale
© Alienor.org, Musées de la ville de Poitiers et de la Société des Antiquaires de l'Ouest

Une question? Contactez



Ces publications en parlent




Ces œuvres peuvent

vous intéresser