Depuis une vingtaine d'années, l'équipe des Musées d'Angoulême accorde une attention particulière à la présentation de ses expositions temporaires, souhaitant pour chacune d'entre elles créer un lieu dans lequel les visiteurs, en éprouvant des émotions, peuvent enrichir leurs connaissances et s'ouvrir aux questionnements posés par la rencontre des cultures.
Chaque commissaire d'exposition fait appel à des "metteurs en espace" ou muséographes sensibles à leur univers et l'équipe technique des musées réalise ces propositions communes.
Dès l’antiquité égyptienne puis gréco-romaine, on met en scène des oeuvres d’art dans les temples et les palais, puis le catholicisme conçoit dans ses églises de véritables expositions scénographiées d’oeuvres d’art frappant les fidèles par leur force et leur expressivité, créant un environnement propice à la foi et à la crainte et à l’amour de Dieu.
Mais c’est la Renaissance qui, avec la création de cabinets de curiosité présentant des objets de toute nature et de toutes provenances, privilégiant les plus lointaines, conçoit les premières présentations d’objets n’ayant d’autre fonction que de susciter l’admiration devant les merveilles de la création divine et humaine.
Jusqu’à la Révolution française, c’est la profusion et l’accumulation qui sont de règle dans les présentations des collections privées et royales, puis publiques.
Puis, en 1795, Alexandre Lenoir, avec la création du musée des Monuments français à Paris, crée pour la première fois une présentation d’oeuvres racontant une histoire collective, celle de la nation française, chaque objet participant de cette histoire et présenté selon une chronologie didactique. C’est le début d’une querelle ininterrompue entre les tenants d’une présentation rationnelle et pédagogique s’adressant à l’esprit et ceux d’une présentation s’adressant aux sens et à l’émotion.
Les années 1930 verront les grands musées français essayer de mettre de l’ordre dans le désordre de présentations foisonnantes uniquement destinées aux connaisseurs qui peuvent eux-mêmes faire le tri dans le labyrinthe de salles pleines. Le grand public entre dans les préoccupations des conservateurs.......
Et, dans les années 1980, une « nouvelle muséologie » privilégie la dimension sociale et politique et l’approche anthropologique des objets présentés. La muséologie d’objets, fondée sur les collections, devient muséologie d’idées, fondés sur des concepts et des savoirs.
Enfin, la fin du 20e siècle introduit dans les présentations l’accroche par les cinq sens. La vue n’est plus seulement sollicitée mais aussi l’ouïe avec les audio-guides et les illustrations sonores, puis le toucher et enfin l’odorat et le goût. L’émotion est définitivement entrée au musée...
Commissariat : Monique Bussac, Claude Laroche
Muséographie : Gérard Chauvin
Rencontre entre le Sacré-Coeur de Paris et un artiste iconoclaste.
Commissariat et muséographie : Jean-François Tournepiche
Si vous ne voyez pas qu'une exposition est en cours . . .
Commissariat : Monique Bussac
Muséographie : Stéphane Cordat
Quand les acteurs s'échappent des photographies.
Commissariat : Monique Bussac et Valérie Beaufort
Muséographie : Stéphane Cordat
Un peu de moquette rouge et la patience du dessinateur.
Commissariat : Béatrice Rolin
Muséographie : Stéphane Cordat
On utilise même les guirlandes de Noël !
Commissariat : José Gomez de Soto
Muséographie : Stéphane Cordat
Les noces de l'archéologie et de la bande dessinée.
Commissariat : Denis Peaucelle
Muséographie : Côté Art (Hédi Saïdi) et Alain François
Ou l'art de l'accumulation réinventé.
Commissariat et muséographie : Jean-François Tournepiche
Rassurez-vous, nous n'exposions en permanence que les bottes !
Commissariat : Monique Bussac
Muséographie : Jean-Marie Debaud
Quelques mètres cubes de sable, des centaines de lattes de parquet, de la lumière, et du talent . . .
Commissariat : Béatrice Rolin
Muséographie : Jean-Marie Debaud
Lumière du jour et transparence pour un peintre du soleil.
Commissariat : Monique Bussac
Muséographie : Jean-Marie Debaud
Une atmosphère inspirée pour ces objets dignes de louanges . . .
Commissariat : Monique Bussac
Muséographie : Jean-Marie Debaud
Pas de halles sans légumes !
Commissariat : Denis Peaucelle
Muséographie : Bruno Mazauric
Et toujours les sables du désert...
Commissariat : Monique Bussac
Muséographie : Jean-Marie Debaud
La boucle est bouclée, le millénaire se clôt par une évocation de la naissance des musées et des muséographies accumulatives.
* Dominique Poulot : Bibliographie de l'histoire des musées de France. Édition du Comité des travaux historiques et scientifiques, CTHS, 1994
* Paul Rasse : Les musées à la lumière de l'espace public: histoire, évolution, enjeux. Collection Logiques sociales, L'Harmattan, 1999
* René Vinçon : Artifices d'exposition. Collection Esthétiques, L'Harmattan, 1999
* Alain Nicolas et Muséologie nouvelle et expérimentation sociale : Nouvelles muséologies. Édition MNES, 1985
* Vagues. Une anthologie de la nouvelle muséologie. Collection Museologia, Édition MNES, Presses Universitaires de Lyon, 1992
* Béatrice Rolin : Fantômes de pierre, la sculpture à Angoulême 1860 - 1930. Édition GERMA, 1995
* Béatrice Rolin : Armand Vergeaud (1876-1949), parcours d'un peintre entre tradition et modernité. Édition GERMA, 1997
* Claude Laroche (dir) : Paul Abadie, architecte, (1812-1884), entre archéologie et modernité, Édition Ville d'Angoulême, 1984
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